« SHIFTER » LA MOBILITÉ : OUI MAIS COMMENT ?

En 2022, la mobilité en France est toujours à la traîne de la transition écologique, l’autosolisme (ou monovoiturage) prenant toujours trop de place. Alors qu’elle représente un besoin essentiel pour chaque individu, la mobilité reste donc particulièrement inégalitaire et polluante.

Le monovoiturage, vrai problème de société que confirment les chiffres

En mai 2018, l’étude « La mobilité et l’accès aux services de la vie quotidienne » effectuée par ELABE pour le Laboratoire de la Mobilité Inclusive, révélait que 78% des habitants de communes rurales ne disposaient que de leur véhicule personnel pour se déplacer, et que 33% des jeunes Français avaient déjà refusé un emploi faute de pouvoir s’y rendre.

Depuis, rien n’a véritablement changé. En 2022, la 2ème édition du « Baromètre des mobilités du quotidien » réalisé par la Fondation pour la Nature et l’Homme, pointe que plus de 13 millions de nos concitoyens rencontrent des difficultés pour se déplacer au quotidien, essentiellement à cause de la dépendance au véhicule individuel. Dans cette même étude, 87% des personnes interrogées vivant en zone péri-urbaine déclarent que la voiture reste leur seul moyen de locomotion.

A l’autre bout de la chaîne, le « Baromètre de l’autosolisme » de Vinci Autoroutes indique que 85,2% des conducteurs voyagent seuls dans leurs voitures en 2022, alors qu’ils n’étaient que 82,6% en 2021. En outre, le portail notre-environnement.gouv.fr constate que le transport reste l’activité la plus émettrice de CO2 en France, et le Citepa, un organisme qui guide l’action pour l’air et le climat, précise que les émissions sont revenues au même niveau qu’en 2019, après la période d’accalmie liée aux différents confinements.

Ces chiffres montrent les limites de notre modèle. Ils sont l’indicateur le plus flagrant d’un échec de notre civilisation à tendre vers une offre de transport inclusive, égalitaire, solidaire et durable . Ils ont pour corollaire un coût financier, humain et environnemental absolument considérable.

Au regard des enjeux sociétaux et climatiques actuels, faire « shifter » les mobilités n’est plus une option. C’est devenu un impératif.

Le local : un principe d’action et d’innovation

L’ultra local même ! Tout doit repartir d’une connaissance fine des flux locaux et des clients : leurs comportements, leurs attentes, leurs plaisirs, leurs exaspérations, leurs contraintes…Face à l’enjeu du report modal et de la promotion des transports collectifs et partagés, appliquons un professionnalisme à l’instar de celui utilisé par les grandes entreprises pour lancer leurs produits de grande consommation. Les nouvelles technologies et l’accès aux données de mobilité, en particulier celles des voitures individuelles qui sont le gros du trafic, vont permettre de recommander des solutions localement adaptées et de piloter les ressources investies dans ces évolutions.

C’est le sujet de Mobility Metrix – dans laquelle, nous, ImpactConsultants, avons investi – que d’observer et comprendre les flux et les clients et proposer des conseils et des outils de «shift».

Un focus de la mobilité, très concret, par bassin de vie idéalement, permet une combinaison adaptée entre la collectivité locale qui fixe le cap et les partenaires privés sélectionnés qui l’exécutent. En réservant toujours une place pivot aux solutions innovantes qui doivent accélérer ces transitions.

Le Challenge innovation d’Ile de de France Mobilités, centré sur l’amélioration de l’expérience client du transport collectif et partagé, ouvre le système à ces solutions innovantes comme la startup lauréate Ezymob, pour aider les personnes à mobilité réduite à se déplacer avec les autres, ou Nextérité, pour utiliser les réseaux sociaux « peer to peer » comme outil d’information trafic des transports collectifs.

Une solution collective « personnalisée »

Pour permettre le transfert de « l’autosolisme » vers les transports collectifs, une solution est de déployer localement des solutions collectives mais les plus personnalisées possible, pour proposer ainsi des alternatives accessibles au véhicule individuel.
Ce sont en particulier les solutions de transport à la demande, (par « vans » de 9 places typiquement) dont l’itinéraire s’adapte en temps réel aux demandes de réservation, comme un « taxi collectif » !
A cet effet on remarquera la société technologique Padam Mobility, qui fournit aux collectivités comme Ile de France Mobilités (qui l’a sélectionnée pour déploiement à l’échelle de la Grande Couronne) ou aux opérateurs de transport public comme Transdev, Keolis, RATP Dev, Prêt à Partir,…des solutions paramétrables localement. Et c’est parce qu’elles sont finalement « à la main » des clients et des usagers qui vont les utiliser et les commander via l’appli locale, que ces solutions seront de nature à accélérer le shift modal : il est désormais possible de transporter entre 8 et 10 personnes par heure et par véhicule, grâce à une solution de Transport à la Demande bien pensée, que ce soit en Ile de France, en zone périurbaine ou dans les villes de province. Et même de transporter entre 15 et 20 personnes par véhicule sur des services en rabattement. Ces solutions de regroupement sont aussi accessibles et vitales pour le transport de personnes à mobilité réduite ou « sans mobilité ».

Le sujet de la mobilité est complexe car il est au centre de tout. Il appelle des évolutions à marche forcée et une vraie intelligence et gouvernance locales pour ne pas se tromper d’innovations et de transformations. C’est pour cela que, chez Impact Consultants, nous avons à cœur d’accompagner les collectivités locales comme les entrepreneurs pour un maximum d’impact local.

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